Trop vieux, trop chers, trop absents, trop résistants au
changement, trop réticents aux nouvelles technologies … On leur reproche
beaucoup de choses aux quinquas et plus en emploi !
Les entreprises alignent souvent les idées fausses, même si
aujourd’hui, elles doivent garder leurs seniors dans l’entreprise un peu plus
longtemps, l’âge légal de départ à la retraite étant désormais 62 ans à partir
de la génération née en 1955.La gestion des fins de carrières est plus que jamais d'actualité.
Ces idées fausses, elles déteignent aussi parfois sur les
seniors en emploi qui se découragent et se désinvestissent. Ils deviendront
pourtant d’ici quelques mois ce qu’on appelle des « jeunes retraités
actifs ». Cherchez l’erreur !
D’abord, à quel âge est-on considéré comme senior en
emploi ? On considère que c’est à partir de 50 ans. Eh oui, c’est bien
tôt ! On trouve aussi l’âge de 45 ans cité dans l’ANI sur l’emploi senior
du 9 mars 2006. Et c’est vrai qu’anticiper se fin de carrière, c’est bien à 45
ans qu’il faut commencer à y réfléchir, mais ça, c’est une autre histoire.
Revue de détail sur ce qu’on reproche aux seniors en emploi.
Ils sont trop vieux. C’est quoi vieux ! Personne ne
s’offusque de voir un chef d’entreprise de 60 ans et plus. Alors pourquoi un
salarié ne serait-il pas capable lui aussi, d’être performant à 50 ans.
Ils sont trop absents. Effectivement, ils sont plus absents
que les plus jeunes. Selon le 8ème baromètre de l’absentéisme Amying,
les plus de 55 ans ont un taux d’absentéisme de 6,55 % contre 4,55% pour
l’ensemble de la population. C’est peut-être une conséquence d’un mauvais
accompagnement, d’une démotivation et d’un manque de mobilisation sur
l’accompagnement des fins de carrières.
Ils sont résistants au changement. Pourtant, des
changements, ils en ont connu tout au long de leur carrière. Passer de la
machine IBM à boule à la micro informatique, puis au digital, suivre l’évolution
des techniques de management, s’approprier les changements technologiques de
leur métier, ils l’ont fait. Ce sont pourtant les oubliés de la formation, avec
un taux de formation qui chute de près de moitié après 45 ans.
Ils ne sont pas mobiles. Ah bon ! A-t-on essayé de leur
proposer une mobilité ? Libérés des jeunes enfants à élever, ils rêvent
parfois d’autres horizons, que ce soit en mobilité géographique ou en mobilité
interne.
Ils ne sont pas en bonne santé. Si l’espérance de vie
augmente, l’espérance de vie sans incapacité est nettement moins élevée.
Travailler plus longtemps, c’est aussi adapter les conditions de travail aux
nécessités de maintien en bonne santé. Il y a encore du travail à faire de ce
côté-là. Avec les années, on voit et on entend moins bien, le dos deviens plus
fragile, on récupère moins bien … c’est du vieillissement fonctionnel et
inéluctable, mais il n’empêche pas d’être efficace. Prévenir, suivre et adapter
devraient être une priorité ... La
réforme de la médecine du travail de la loi El Khomri ne prend pas en compte
les besoins des seniors au travail. Dommage.
Ils ne comprennent rien aux nouvelles technologies. S’il y a
une idée qu’il faut s’enlever de la tête, c’est bien celle-là. Les générations
seniors d’aujourd’hui se sont engouffrées dans le web avec plaisir. S’ils ne
sont pas digital native, ils ont bien compris l’utilité du web pour s’informer,
lire leurs magazines préférés, commander et consommer, ou communiquer sur
Facebook ou WhatsApp. Selon le Crédoc, les dépenses de communication des
seniors vont fortement augmenter à horizon 2025.
Ils sont donc prêts pour intégrer les nouvelles technologies
de leur métier. Il suffit peut-être … de penser à les former ?
Bien sûr, il existe une fracture numérique chez les seniors,
mais elle est chez les plus âgés, ceux qui n’ont pas connu l’informatique dans
leur activité professionnelle.
Les seniors sont trop chers. C’est certainement le reproche
principal qu’on leur fait. Chers peut-être, mais efficace et expert de leur
métier, sans aucun doute. Pas d’atermoiement, leur expertise leur permet de
savoir exactement comment agir … à condition qu’on les ait accompagnés pour
conserver leur motivation.
Les seniors sont comme tous les salariés. Ils ont besoin
d’être reconnus, un des critères de base du bien-être au travail.
Pour terminer sur une note positive, qu’est-ce qu’on leur
reconnait comme atout à ces seniors au travail !
Les seniors ont de l’expérience. C’est quoi
l’expérience ? C’est juste le fait d’avoir expérimenté, d’avoir chuté et
de s’être relevé tout au long de leur vie. Ils sont capables d’aller droit au
but, d’être efficace immédiatement sans état d’âme.
Ils ont envie de partager, de transmettre. Ça les prend à la
fin des années quinquas. La perspective d’abandonner un métier dans les
prochaines années fait prendre conscience de tout ce qu’ils ont appris, aussi
bien humainement que professionnellement, et donne l’envie de partager cela, de
ne pas partir avec leurs acquis. Comme je l’ai déjà développé dans un sujet sur
ce blog, il y a bien des similitudes et des points communs entre les jeunes et les seniors.
Ils ont une capacité de recul. La fougue de la jeunesse,
c’est bien, mais ça mène parfois dans le mur. Savoir prendre du recul, analyser
pour prendre les bonnes décisions, c’est un plus qui trouvera sa place dans une
collaboration intergénérationnelle efficace.
Alors, ces quinquas et plus on les regarde autrement
maintenant ! A bas les stéréotypes. Finalement, les seniors au travail,
ils sont trop bien !
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