Eugénie les larmes aux yeux, voici un roman historique à découvrir cet été.
On connait tous les somptueux portraits de l’Impératrice
Eugénie par Winterhalter. Ils montrent une femme très belle, au visage régulier
et à l’élégance altière, magnifique dans ses robes à crinoline élaborées aux
décolletés généreux. On connait finalement assez peu sa vie.
Nicole Descours, romancière de 96 ans, nous a habitués à des
romans-passion. L’an dernier, elle a fait vivre le destin d’exception de Macé, femme de Jacques Cœur qui l’a accompagné fidèlement aussi bien dans ses succès
que dans sa chute. Cette année, c’est à l’Impératrice Eugénie qu’elle
s’intéresse, et surtout à la place qu’elle occupe dans l’histoire aux côtés de
son mari l’Empereur Napoléon III.
Ce livre historique très documenté passe en revue la vie de Louis Napoléon
Bonaparte et s’attache à éclairer cette époque chaotique et troublée, qui est
aussi celle de la révolution industrielle et d’un foisonnement artistique.
Louis Napoléon Bonaparte est le fils d’Hortense de
Beauharnais, elle-même fille de Joséphine de Beauharnais et adoptée par
Napoléon Bonaparte. Elle a épousé Louis Napoléon, frère de Napoléon Bonaparte,
devenant ainsi la belle-soeur de sa mère.
Banni comme tous les Bonaparte, il passe son enfance en exil
en Suisse au château d’Arendenberg au-dessus du lac de Constance. Il adoptera
d’ailleurs la nationalité suisse. Après une première tentative de coup d’état
avorté il s’exilera à New York pour quelques mois.
Premier Président de la République à être élu au suffrage
universel à la suite de la révolution de 1848, il deviendra empereur par le
coup d’Etat du 2 décembre 1852 et régnera jusqu’en 1870.
Séducteur, c’est un homme à femme toujours prêt aux
aventures, incapable de résister aux charmes d’une jolie femme, un travers qu’il
gardera toute sa vie et qu’Eugénie supportera plus ou moins bien.

Eugénie de Montijo, d’une
grande famille espagnole, séjourne en France pour fuir la guerre civile et une
épidémie de peste. Napoléon n’aura de cesse de la séduire, mais la belle
Eugénie résistera un temps, jusqu’à la demande en mariage en bonne et due
forme. Il l’épousera en 1853.
Courageuse, elle a toujours soutenu son mari dans son
parcours politique et dans sa volonté de moderniser la France. Elle a assuré la
régence à plusieurs reprises avec un certain sens politique.
On lui doit semble-t-il le canal de Suez puisqu’elle a
présenté le projet de son cousin, Ferdinand de Lesseps à son mari qui se
lancera dans ces travaux complexes.
La transformation de Paris par le Baron Haussmann sera une
étape importante du règne de Napoléon III. Des travaux pharaoniques
transformeront Paris en éliminant les anciens quartiers insalubres pour creuser
des avenues majestueuses et offrir des logements modernes et spacieux. Le point
d’orgue de cette rénovation de Paris sera la construction de l’Opéra par
Charles Garnier, un lieu destiné à l’art et dont les statues de Carpeaux ont
beaucoup choqué à l’époque par leur réalisme. Avec l’Empereur, Eugénie a
rencontré à de multiples reprises le Baron Haussmann pour discuter des projets
de modernisation de Paris.
Excellente cavalière, elle n’a pas cru bon d’arrêter de
monter à cheval pendant sa première grossesse qui se soldera par une fausse
couche. Puis, elle aura un fils, Louis-Napoléon qu’elle élèvera avec rigueur,
dans l’objectif de succéder à son père.
Son cœur est à Biarritz où elle fait de fréquents séjours
pour prendre des bains de mer.
Pendant tout le règne de Napoléon III, Eugénie s’est
toujours montrée présente, elle s’est intéressée aux décisions et à la
politique intérieure comme extérieure d’une façon moderne. Elle avait une réelle
attention aux autres.
Elle rencontre la Reine Victoria au cours d’un séjour à
Windsor et une relation d’estime et d’amitié profonde s’installera entre elles. Lorsqu’elle s’exilera en
Angleterre après la défaite de Sedan et la rédition de Napoléon III Guillaume II de Prusse en 1870, la Reine Victoria la soutiendra et la
recevra à nouveau à plusieurs reprises.
Après son exil, son fils Louis-Napoléon
rejoindra une école d’artillerie, deviendra officier anglais. Il partira
combattre dans l’armée anglaise en Afrique du Sud. C’est là qu’il trouvera la
mort lors d’un combat contre les Zoulous. Son étrivière ayant cédée, il tombe
de cheval et son corps sera criblé de 17 coups de sagaie des Zoulous. Eugénie
ne se remettra jamais de la souffrance de la perte de son fils et partira même
en Afrique du Sud se recueillir sur le lieu de sa mort.
Eugénie les larmes aux yeux, voilà une lecture d’été à
dévorer sur la plage, pour en apprendre un peu plus sur cette période de
formidable progrès qu’a été le Second Empire et sur le rôle qu’une épouse de
chef d’Etat a pu tenir à cette époque.
L’Impératrice Eugénie reste indissociablement liée au règne
de Napoléon III, ce qu’on sait moins, c’est qu’elle lui survivra plus de 57 ans
et disparaitra à près de 95 ans, le 11 juillet 1920.
Et pourquoi ce titre d’Eugénie les larmes aux yeux ?
C’est la chanson que chantaient les soldats de la légion en
partant au combat au Mexique, une expédition lancée sur la demande pressante de
l’Impératrice pour installer un chef d'Etat plus favorables aux intérêts français.
Un petit regret toutefois sur ce roman. Il part de
l’histoire de Napoléon III, il est vrai passionnante. On aurait aimé en savoir
un peu plus sur le côté vie privée et vie de femme d’Eugénie. On suppose que son élégance et sa beauté en on fait une icône
de mode et qu'elle a dû influencer les arts de l'époque.
Eugénie, les larmes aux yeux, de Nicole Descours, Editions
Michel de Maule - 2016
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