A quoi pense-t-on quand on est à la porte du grand
âge ? Cette question, je me la suis souvent posée. Cet âge où envisager l’avenir
pose crûment la question du renoncement à ce monde.
Le livre « Le vieil homme, c’est moi » de René F. Baudouin, récemment
publié aux éditions Baudelaire vient à point nommé pour répondre à cette interrogation.
L’auteur, octogénaire, y évoque sous la forme de courts
chapitres ses réflexions et les croyances qui ont fondé sa vie, face au temps qui
passe et à la perte des êtres chers.
L’esprit, le corps, la religion, le paradis, l’amour, le
temps … chaque chapitre est une source de réflexion. Ce livre agréablement
écrit est certainement un trait d’union qui permet de mieux comprendre la
génération des octogénaires dont on ne parle guère que pour citer le risque de
dépendance ou le coût sur le budget de l’Etat.
La solitude est un apprentissage que l’auteur apprivoise peu
à peu suite au décès de sa femme, après des années de bonheur conjugal et une maladie
à laquelle il assiste « comme un spectateur inutile et impuissant ».
A-t-il su l’entourer comme il fallait ? Que de questions on se pose quand
l’être aimé disparait.
Il parle aussi du rapport au temps, qui change avec l’âge.
Il « n’a plus ni lenteur, ni accélération », un avenir qui se rétrécit
au lendemain.
S’il y a une leçon à retenir, c’est que si le corps vieilli,
l’esprit reste vif et alerte. C’est une autre façon de vivre. mais la
suprématie de l’esprit maintient debout quand la carcasse vous lâche.
Ses réflexions sur la religion et ses croyances peuvent
sembler d’une autre génération, mais n’est-ce pas un cheminement normal de se
poser les questions de l’au-delà ?
Il évoque aussi une distance avec les plus jeunes qui, soit
vous écoutent poliment pour n’en faire qu’à leur tête, ou vous exhibent comme
un vieux bien conservé. On sent une incompréhension face aux habitudes
d’aujourd’hui, à la prédominance des écrans, à la folie des voyages.
« Me voici contraint de vivre la fin de mes jours en compagnie intime d’un vieillard que je ne connais pas ».Cet étonnement face à la vieillesse qui arrive, nous le ressentons tous et à tout âge et c’est ce qui génère cette proximité que nous ressentons avec ces réflexions.
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